Optimisez la régulation de votre système de chauffage

Optimisez la régulation de votre système de chauffage

Une installation de chauffage équipée d’une régulation performante dessert la chaleur

Quelques mois après la réception de son habitation, un acheteur fait revenir l’architecte et son entrepreneur, car la régulation de son système de chauffage est défaillante « Je n’arrive pas à chauffer ma salle de bain en tournant la vanne thermostatique. Le radiateur reste froid. Ce n’est pas normal ! ». Dans pareil cas, on se rend compte qu’il ne suffit pas d’un bon rapport PEB pour avoir un bâtiment performant. Encore faut-il que l’occupant sache comment utiliser la régulation installée : sonde extérieure, thermostat ou vanne thermostatique. Attardons-nous sur ces éléments afin que vous compreniez et optimisiez le fonctionnement de votre système de chauffage.

Quatre principes de base

Une installation de chauffage équipée d’une régulation performante dessert la chaleur : 
  • en vue d’assurer votre confort, 
  • avec de l’eau de chauffage à la température la plus basse possible, 
  • lorsque vous en avez besoin, 
  • au bon endroit de la construction.

Définissez correctement votre température de confort

Exemples de températures intérieures souhaitées en fonction de vos pièces de vie.

Dans un bâtiment, les corps de chauffe sont prévus pour fournir une certaine puissance. Pour un climat intérieur donné (-10° en Belgique), ces émetteurs doivent permettre d’atteindre la température intérieure souhaitée en fonction du type de local et de vos habitudes.

À vous de définir ces températures avec votre chauffagiste. Si cette étape préalable est mal réalisée, la régulation - aussi efficace soit-elle - ne vous permettra peut-être pas d’obtenir la température attendue. Soyez-y attentif !

La chaleur, uniquement quand vous en avez besoin

Afin de diminuer votre consommation, il n’est utile de chauffer que durant les périodes d’occupation. Cette programmation périodique s’effectue par le thermostat d’ambiance ou directement sur la chaudière. Aujourd’hui, une multitude de formules sont disponibles : programmes hebdomadaires, journaliers ou heure par heure. Pour être efficace, un thermostat doit piloter la mise à feu du générateur. On parle alors de régulation en température variable. Si le thermostat ne pilote que le circulateur et que la chaudière chauffe en permanence, on parle de régulation en température constante. Cette dernière est moins performante que la régulation en température variable. 

Le thermostat d’ambiance est généralement positionné dans une pièce significative de votre construction. Dans certains cas, l’occupation nécessitera peut-être de modifier la zone de référence au fur et à mesure de la journée. Optez alors pour un thermostat mobile


Dans la majorité des cas, il est intéressant de diminuer la température intérieure ou d’arrêter le chauffage lorsque vous n’êtes pas dans les locaux. Pour assurer votre confort, il faudra programmer le démarrage de l’installation avant la période d’occupation. En effet, un déphasage est souvent constaté entre le moment où le générateur se met en route et celui où il fera chaud dans la pièce. Cette durée variera en fonction de l’inertie de votre construction (sa capacité à capter la chaleur).

Dans la pratique, il n’y a qu’un seul moyen de contrôler si la température est atteinte durant les périodes souhaitées : demandez à votre auditeur énergétique de placer quelques sondes de températures dans les locaux afin de contrôler si les périodes de confort sont bien celles recherchées.

Une correction locale complémentaire

Toutes les pièces d’une construction ne doivent pas être chauffées à la même température. C’est pourquoi certains corps de chauffe peuvent être équipés d’une régulation locale complémentaire comme des vannes thermostatiques. Celles-ci permettent d’affiner la régulation locale et de couper un circuit qui n’a plus besoin d’être irrigué. Selon les marques, les 5 positions de la vanne correspondent environ à 16°, 18°, 20°, 22° et 24°. Il s’agit de la température du local à laquelle le radiateur n’est plus irrigué et arrêtera de chauffer. 

La plupart des vannes n’ont pas d’action sur le démarrage de la chaudière. Il s’agit plus d’une correction que d’une régulation. 

Si le radiateur installé dans le local où est situé le thermostat est équipé d’une vanne thermostatique, ne la laissez pas ouverte sur une position inférieure à la température de consigne du thermostat. Le thermostat risquerait de ne jamais couper la chaudière ou le circulateur et le système travaillerait en régime le moins performant : en température constante. 

Pour une salle de bains ou un bureau, il est possible d’affiner cette correction. Comme ces pièces ne sont chauffées qu’à certains moments, on peut prévoir des vannes thermostatiques programmables, qui ne s’ouvriront qu’aux moments souhaités tant que la température n’est pas atteinte.

Travaillez en basse température grâce à une sonde extérieure

Pour les chauffages centralisés, les corps de chauffe sont alimentés par un fluide appelé fluide caloporteur. Qu’il s‘agisse d’eau ou d‘air, le principe suivant reste valable : au plus froid sera ce fluide caloporteur (tant que vous atteignez la température intérieure souhaitée) au moins vous aurez de pertes et au plus vous économiserez

Cette baisse de température est pilotée, dans certaines installations, par une sonde extérieure. Ce petit boîtier d’environ 7x5x5 cm est positionné de préférence sur votre façade nord, en dehors de l’influence du soleil. Il va transmettre la température extérieure à votre chaudière. En fonction de l’information reçue, cette dernière définira la température de l’eau envoyée dans les corps de chauffe. S’il fait -10°, elle enverra de l’eau à 90° dans le circuit de chauffage ; 0°, elle enverra l’eau à 50° ; 10°, de l’eau à 35°. 

Ce lien entre la température extérieure et celle de l’eau de chauffage est appelé la courbe de chauffe. Elle est paramétrée par votre chauffagiste en fonction de son expérience et du bâtiment lors de l’installation du générateur. Cette courbe n’est pas unique et il est difficile de calculer la courbe idéale, liée à la sensation de confort qui est subjective et différente pour chacun.

Il existe toutefois un moyen de vous approcher de la courbe idéale : la diminuer progressivement, de semaine en semaine. Lorsque vous n’obtenez plus la température souhaitée, c’est que vous êtes trop bas et devez revenir aux réglages précédents. Attention, ne commencez jamais ce type de test sans avoir au préalable noté les réglages initiaux… 

Pour supporter cette régulation de type « glissante »la chaudière doit être de type basse température ou à condensation. En effet, outre le fait de réduire la température dans les circuits de chauffage, le but est de favoriser la condensation dans la chaudière en obtenant un retour d’eau en dessous de 40 à 45°. Cela augmente le rendement et diminue votre consommation. 

Le principe d’une bonne régulation n’est pas évident à mettre en oeuvre. De nombreux éléments vont influencer celle-ci et il n’est pas toujours simple de les paramétrer. Sondes extérieuresthermostats d’ambiance et vannes thermostatiques en sont les principaux acteurs. Ce n’est qu’après quelques tests de contrôle in situ que vous pourrez tirer le meilleur de votre installation.

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