La bonne technique pour isoler vos murs

La bonne technique pour isoler vos murs

La post-isolation de la coulisse

Isoler un mur extérieur nécessite de prendre en compte différents aspects : stabilité, hygrométrie, thermique… Ce travail est complexe et n’est pas à la portée de tout bricoleur. Trois techniques coexistent : par l’intérieur, par l’extérieur ou par la coulisse. Mais avant de choisir une de celles-ci, posez-vous deux questions : la stabilité du mur est-elle suffisante pour permettre son isolation et tous les problèmes potentiels d’humidité au sein de cette paroi sont-ils résolus ? Tant que vous ne pouvez répondre par l’affirmative à ces deux questions, ne vous lancez pas dans la rénovation de la paroi !

Sans identification du type de mur, pas de rénovation !

Afin de choisir une des 3 méthodes d’isolation, il est nécessaire d’identifier le type de mur : est-ce un mur plein ou à coulisse ? Un mur à coulisse est composé d’un parement, d’une lame d’air de minimum quelques centimètres (la coulisse) et d’une structure intérieure, généralement portante. Il se caractérise par des petites ouvertures de ventilation dans sa partie inférieure et par des briques posées toutes en panneresses (dans le sens de la longueur). Ce type de mur est apparu dans les années 1945-1950.

La post-isolation de la coulisse

Sous certaines conditions, il est envisageable d’isoler la coulisse par remplissage. Cette dernière doit faire au minimum 4 à 5 cm et être dépourvue d’isolation. La brique de parement ne peut être ni peinte, ni vernie, ni gélive. Le remplissage se fait en forant une série de trous dans le parement et en remplissant par injection le vide à l’aide d’un isolant. Il peut s’agir de flocons (de type laine minérale), de billes de verre ou de mousse de polyuréthane. Les trous sont ensuite rebouchés.

Préférez si possible l’isolation par l’extérieur

Imaginons que le mur à isoler ne soit pas un mur à coulisse. Dans ce cas, optez en priorité pour une isolation par l’extérieur qui emballera complètement votre façade tout en réduisant au maximum les points froids. Cette technique consiste à appliquer un isolant sur la façade existante et à le protéger par un bardage, des briquettes ou par un enduit. L’isolation sera soit collée à la façade, soit fixée mécaniquement, soit interposée entre des voliges en bois. 

Tant que possible, évitez cette dernière solution qui présente une isolation plus faible au niveau des voliges et des raccords entre celles-ci et l’isolant. Cet isolant peut être de différents types : polyuréthane (PUR), polystyrène extrudé (XPS) ou expansé (EPS), verres cellulaires (CG), certaines laines minérales en panneaux rigides (MW) ou en panneaux de fibre de bois (WW). 

Le coût de cette intervention n’est toutefois pas négligeable : 60 à 80 €/m2 pour la pose d’une isolation et d’un bardage, 120 à 140 €/m2 pour un isolant et son enduit. De plus, ce coût est à majorer en fonction des interventions connexes : déplacement des seuils, adaptation des descentes d’eau, adaptation de la toiture…
 

Une fois rénovée, la façade aura un aspect fort différent. C’est pourquoi ce type de travaux est soumis à permis ou à autorisation. La législation en la matière diffère dans les trois Régions.
 

Dans tous les cas, renseignez-vous auprès du service de l’urbanisme de votre commune avant de commander ou de commencer vos travaux !

Dans les autres cas, isolez par l’intérieur

Cette méthode n’est à envisager que si les autres solutions ne sont pas possibles ou si vous faites les travaux vous-même. L’isolation sera alors posée dans l’épaisseur d’une structure destinée à supporter la finition intérieure. Outre les performances moins élevées qui résultent de cette technique et les nombreuses modifications internes qu’elle induit (déplacement de prises, de radiateurs, remplacement des décors…), une série de points froids risquent de se marquer aux discontinuités de l’isolation et aux raccords avec les sols, les plafonds et les murs de refend. Dans ce cas, si le bâtiment est mal ventilé, de la condensation pourrait apparaître à ces endroits.

Prenons le cas d’une habitation du début du siècle qui serait isolée par l’intérieur. Si l’épaisseur des planchers en bois n’est pas isolée, il y a là une discontinuité de l’isolant. En cas de mauvaise ventilation des locaux, un risque de condensation existe. Cela pourrait avoir comme conséquence l’apparition de champignons et la dégradation des poutres. En cas d’isolation par l’intérieur, veillez donc à assurer partout la continuité de l’isolation. D’un point de vue mécanique, l’isolation d’une façade ou d’une dalle de toiture par l’intérieur peut également engendrer des contraintes mécaniques et thermiques importantes sur d’autres parois et provoquer des fissurations de celles-ci, avec parfois des risques d’instabilité. 

Prudence donc ! Il n’est pas toujours facile de choisir entre une des trois méthodes. Il n’y a pas de recette miracle. Seuls les avis de professionnels du secteur pourront vous aider à faire les choix les plus adéquats. En cas de doute, n’hésitez pas à recourir également à l’avis de professionnels indépendants via les audits énergétiques.

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